Après 2 Guiness, du Rasteau, une pintade aux kakis et baies roses, un type normal, avec un petit ventre, prend sa femme par la main et l'emmène gentiment dans la suite nuptiale.

Un type pas normal lui, préfère planter une yourte dans son jardin, en décorer l'intérieur avec un squelette afin d'y passer une nuit merveilleuse à essayer quinze mille positions dans l'espoir de ne pas se réveiller congelé.

Bref, je vous raconte.

Le duvet, à la plume de dinde qui attend d'être farcie, a tenu ses promesses. Il tient chaud. Il tient chaud la partie du corps qui n'est pas en contact direct avec le sol. Et me v'là, après avoir raccompagné les amis venus dîner, qui n'ont pas manqué de soulever le ridicule de la situation à venir, dans la tente, dans le duvet, à goûter son confort et sa chaleur, tout en maudissant le froid qui me gèle fesses et dos. Au bout d'une demi heure, je décide d'étaler la couverture de survie. Malgré l'air humide et froid, je boucle l'opération fissa et me réinstalle.

Au bout d'une demi heure supplémentaire, comprenant qu'il est inutile d'attendre plus longtemps que la couverture de survie ne mérite son appellation, je décide frontale au front, de ressortir du duvet, de sortir de la tente, de traverser le jardin et d'entrer dans la maison. Le tout en caleçon t-shirt. Bah quoi ? Vous vous attendiez à ce que je me couche avec une combinaison de plongée de 5mm d'épaisseur en néoprène tridimensionnel ? Bah non ! Un warrior, madame, dort en caleçon T-shirt dans sa yourte. A 12 ans, madame, il réclamait déjà à dormir les demi-poils au grand vent. Sans dèc ! Bref, je rentre, en profite pour faire popo, et vais farfouiller dans la cave à la recherche du tapis de gymnastique perdu. Le tout, toujours avec la frontale. Le temps de tout bien expliquer à la police, que ma femme avait appelé croyant à un cambriolage, et me re-voilà dans la tente.

Pliage du tapis en deux et posage des fesses et du dos dessus. J'attends. O joie ! O rage ravalée ! Enfin !!!! Mes fesses sont pleinement heureuses. Au point même de me féliciter d'avoir fait popo. La bataille contre le froid venu du sol gagnée, il ne me reste plus qu'à dormir. Pas de bol, je ne suis pas fatigué. Je décide donc de m'occuper.

Je serre la capuche du duvet jusqu'à en obtenir un petit trou. Qui coïncide pile poil avec ma bouche. Top. Je respire tout en ayant bien chaud partout. Petit trou, grand trou, petit trou, grand trou. Je serre et desserre la capuche. C'est fou ce que je m'amuse. Au bout d'un moment, la langue violette à force de la coincer dans le serre file, je fini par m'endormir. La position n'est pas idéale et l'inconfort dur du sol me réveille rapidement. De nouveau, je décide de m'occuper.

Tournicotage. Un coup sur le côté gauche. La tête tombe. Sur le ventre. Sur le côté droit. La tête retombe. Sur le dos. C'est fou ce que je m'amuse. Je me rendors. Tout en continuant de tourner. A un détail près. Je tourne, certes. Mais pas le duvet. Le trou, qui est en face de ma bouche sur le dos, se retrouve à hauteur de l'oreille, quand je suis sur le côté. Ce qui est moins pratique pour respirer. Puis il se retrouve sur la nuque quand je suis sur le ventre. Pour, va savoir pourquoi, ne plus quitter cet emplacement, alors que je continue de tourner. Cet air froid sur la nuque réveillerait un mort.

Le reste de la nuit, à jouer à cache-cache, est épique.

A 7h, la plaisanterie ayant assez duré, je retrouve le confort de la maison. Une photo, un post, un p'tit déj et hop trail de la mort.

Un type normal lui, serait resté au lit, blotti contre madame, à attendre gentiment le bon moment pour aller chercher les croissants.

Le trou.

Retour sur la grande nuit

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