Le retour de la séance de la mort qui tue

Après 2 mois sans séance de la mort (10x600m), Manu di Bango vient de m'emmener sur du 4x(500m/300m) à 102-103% de VMA.

J'imagine que quand on ne court pas, cette 1ère phrase doit se partager entre incompréhension et désintérêt. Il suffira de retenir qu'elle annonce une ambiance lourdement dramatique.

Mon corps sait ce qui l'attend. Il a eu mal. Très mal. L'esprit, la volonté, la confiance aveugle dans Manu, se disputent la séance avec ce corps marqué. Au point qu'hier soir, j'ai mal dormi, et qu'aujourd'hui, j'y ai pensé toute la journée.

D'entrée de jeu, Manu me rappelle le contenu de la séance. Un sprint de 500m en 1'55" (à 15,65 km/h). Puis 1' pour fumer une clope. Puis un sprint de 300m en 1'9" (à 15,65 km/h). Puis 1' pour boire une bière. Le tout, 4 fois de suite. Tout calcul fait, ça me fait galoper comme une balle sur 3200m. Plutôt rassurant. Il y a 2 mois, la séance de la mort, c'était 6000m...

Après 30' de galopade guillerette à causer caisse à outil, nous voilà sur le 1er 500m. En 1'54". Puis la minute de repos. Nous en profitons pour arracher un arbre et désherber un parterre d'un demi hectare. Puis le 300m. En 1'6". Bizarre. C'est plus rapide que prévu. Puis la minute de repos. Juste le temps de finir de désherber le dernier demi hectare.

2ème 500m en 1'55". La vitesse est calée. 1' de récup, le temps de repeindre les lignes du terrain de foot. 2ème 300m en 1'4". Rhoooo. Ca descend toujours. Pendant la minute de repos, juste eu le temps de balayer le stade, à la seconde près.

3ème 500m. Au bout de 200m la respiration est compliquée et une première nausée trace sa route. Crotte de bique. Le corps se manifeste. La tête en prend un coup. La hantise devient réalité. 1'55". 3m plus tard, vomitos secs, spasmes. J'interroge Manu : "je suis enceinte ou quoi ?" qui répond :"en tout cas, j'y suis pour rien...". Pendant la minute de repos, après la nausée, achat d'un test de grossesse en pharmacie. 3ème 300m en 1'4". Bon... La minute de repos sera consacrée à comprendre le mode d'emploi du test, à me lâcher dans les mains de Manu, vu que je n'ai pas pensé à prendre un bocal, et à réaliser le test. Négatif.

4ème 500m en 1'54". Re-vomitos secs. Le test est pourri. Je passe la minute au téléphone avec ma femme pour qu'elle m'explique comment ça marche. 4ème 300m en 1'1". Vexé, je me suis lâché.

Bref, tout ça pour dire que ces séances sont fabuleuses. Durement fabuleuses. Mais en serrant les poings, à défaut de tomber enceinte, on finit quand même par avancer.

Le monsieur qui vomit quand il est content a un frère qui court. 

Comments

[Cedric Vaugeois]

Caro : non, vomir n'est pas une bonne chose du tout. C'est une contrainte que je dois apprendre à maîtriser. Pour l'instant, je cherche des solutions côté heure et contenu du déjeuner. J'essaye aussi de me coucher plus tôt la veille. Je cherche aussi des astuces pour combattre l'appréhension.

Toute cette recherche de solutions est un bon exercice pour ce qu'il me faudra faire pendant le MDS.

[allonneau]

C'est bien, tu rentres dans le vrai entrainement : ça fait mal, on souffre, on dégueule plus qu'on vonit et puis la montée en puissance se fait...et il y aura d'autres étapes que tu franchiras et rétrospectivement tu les trouveras pas si insurmontables que ça...(pour le moral pense aux macarons lyophilisés! ça apaiseras ta ta boulimie.).

Patrick

[clem']

CourrRRRAAge Cédric.....tel un lion du désert ;)

[cemoi]

Dinnngue, la façon dont tu le racontes ferait presque envie, parce que ce qu'on retient, c'est qu'avec ça tu vas furieusement progresser !